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Postwar Canada-us relations have been punctuated by conflicts of political and economic interest. Declassified us Central Intelligence Agency (cia) documents reveal that Pierre Elliott Trudeau’s nearly sixteen years in power (1968–84) were an especially turbulent chapter in this history. Against the backdrop of the demise of the Bretton Woods system, oil shocks, and stagflation, the cia paid close attention to Canadian policy and regulatory changes that threatened us economic and energy interests. The American intelligence community attributed the Foreign Investment Review Agency, Petro-Canada, oil export controls, and the National Energy Program to the rise of a menacing “Canada First” brand of economic nationalism. From the American vantage point, these bilateral irritants became urgent foreign policy issues in the midst of the neoliberal revolution. The cia concluded that Trudeau was an obstacle to positive Canada-us relations and briefed policy-makers right up to the president accordingly.

Les relations canado-américaines de l’après-guerre ont été ponctuées de conflits ayant trait aux intérêts politiques et économiques. Des documents déclassifiés de la Central Intelligence Agency (CIA) américaine révèlent que les années où Pierre Elliott Trudeau était au pouvoir – près de seize ans (1968–1984) – ont constitué un chapitre particulièrement turbulent de cette histoire. Dans le contexte de la disparition du système de Bretton Woods, des chocs pétroliers et de la stagflation, la CIA s’est intéressée de près aux changements de politique et de réglementation survenus au Canada qui menaçaient les intérêts économiques et énergétiques des États-Unis. Le milieu américain du renseignement associait l’Agence de contrôle des investissements étrangers, Petro-Canada, les contrôles des exportations de pétrole et le Programme énergétique national à la montée d’un nationalisme économique menaçant, du style « Le Canada d’abord ». Du point de vue américain, ces sources d’irritation sont devenues une question urgente de politique étrangère en pleine révolution néolibérale. La CIA a conclu que Trudeau était un obstacle à des relations positives entre le Canada et les États-Unis et elle en a par conséquent informé les décideurs politiques jusqu’au président.